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La salle de jeux des enfants



La salle de jeux des enfants, d'une très grande superficie, est située au dernier étage juste à côté de la terrasse-pergola. En légère déclivité on y accède par un escalier de quelques marches. Le surplomb qui occupe la partie nord sur toute la longueur, pouvait en son centre voir glisser sa balustrade et devenir ainsi une estrade. On retrouve comme dans toute la villa une pendule synchronisée et l'éclairage indirect de l'ingénieur André Salomon. Le sol est en parquet Noël. Une performance architecturale est réalisée au niveau de la baie vitrée dont les deux angles sont contiguës, offrant ainsi une vue fantastique sur le parc, tout en assurant un éclairage naturel exceptionnel.


Gros plan sur le circuit de train de la salle de jeux de la Villa Cavrois. Il s'agit d'un réseau à 3 voies dont le rail central assure l'arrivée du courant à la locomotive.


Ci-dessus la vue surplombante, sur la salle de jeux des enfants, depuis l'estrade. Au fond la porte d'accès à la terrasse pergola.

Cette salle de jeux a été reconvertie en lieu d'expositions, après qu'il fut envisagé, dans un premier projet, d'en faire un espace de restauration. On y trouve trois lampadaires conçus d'après les plans de Mallet-Stevens. 


La baie vitrée, de la salle de jeux de la Villa Cavrois, est une prouesse technique pour l'époque.


Ci-dessous, la grande baie vitrée en angle, vue de l'extérieur, depuis la terrasse pergola. Déjà avec la réalisation du pavillon du tourisme, lors de l'exposition des Arts Décoratifs, à Paris, en 1925, Robert Mallet Stevens était parvenu à réaliser une ouverture qui semble impossible avec une impression de maintien dans le vide.


Certainement l'une des pièces les plus difficile à restaurer par manque de documents anciens. Pendant un temps, l'idée avait germée d'une transformation en restaurant, avec un accès sur la terrasse pergola. Cette transformation, que beaucoup estimaient malheureuse, n'a pas été poursuivie. La salle de jeux des enfants Cavrois redeviendra à l'identique dans sa version de 1932 voulue par Mallet-Stevens.




Un cloisonnement provisoire a été installé (panneaux rouges), au niveau de l'ancienne rembarde. Il s'agissait de permettre les visites, lors des Journées Européennes du Patrimoine en 2013, par ce couloir temporaire.




Une porte permettait la communication directement avec un palier de l'escalier principal. On reconnaît à travers l'ouverture la baie vitrée ronde de cette cage d'escalier.


Ci-dessous quelques clichés de la salle de jeux des enfants en cours de rénovation.


Sur ce cliché, la cloison provisoire a été abattue et un escalier temporaire a été installé au centre. L'escalier définitif sera repositionné sur la gauche comme à l'origine, comme le montre la vue ci-dessous.



Ci-dessous les clichés pris en juin 2015






















Mobilier de la salle de jeux



Le lundi 25 septembre 2017, 8 chaises et 2 tables conçues par Marcel Breuer ont rejoint la salle de jeux des enfants au dernier étage de la Villa Cavrois comme à l'origine.







A comparer avec les clichés d'époque ci-dessous à droite. A gauche, la chaise Piscator B5 créée en 1926 par Marcel Breuer (1902 - 1981) Structure en tube d'acier chromé. Double entretoise à l'avant. Assise et dossier en toile de coton Eisengarn 84 x 45 x 54 cm (Fabricant Thonet ou Tecta). 

La chaise B40 de Marcel Breuer est l'une des pièces les plus emblématiques de l'école Bauhaus. Ce modèle est produit par Tecta en Allemagne, le producteur autorisé de cet article. Développé en 1926 comme B5 pour Standard-Moebel et réédité par Tecta en tant que B40.





Historique : 

Marcel Breuer (1902-1981)

" Mon idée soudaine, qui est venue du guidon de la bicyclette pour la construction du mobilier de la canne - était tout à fait inattendue, elle s'est répandue dans le monde entier ", rappelle Marcel Breuer en 1937.

L'impulsion qui l'a amené à développer des meubles en tubes d'acier à partir de 1924 fut la contribution la plus influente de l'Allemagne à la modernisation du mobilier dans la première moitié du 20ème siècle.

" Le mobilier à tube en acier recouvert de tissu a le confort de bons meubles d'ameublement, sans poids, prix, imperméabilité et caractère insalubre. "

Un modèle a été développé pour les différentes applications nécessaires et amélioré jusqu'à ce qu'aucune variation ne soit plus possible. C'est la première fois que des tubes en acier de précision avaient été utilisés pour la conception de sièges. Le tube en acier est plus résistant aux petites dimensions transversales que tout autre matériau précédemment utilisé pour les sièges. Il donne une légèreté spéciale et aussi une apparence spéciale. "(Du catalogue de la boutique de Marcel Breuer " Mobilier standard ", Berlin 1926 - Reprint Tecta 1992)

Matériel et couleur
Cadre : Tube en acier, nickelé, acier inoxydable (B40E), numéroté
Siège et dossier : Bretelles du Bauhaus (en matériau durable " en plein air "), 40 couleurs, sans laçage
Bretelles en cuir noyau, noires attachées au dos
Tissu ou sangles en cuir, différentes couleurs, sur Cora noir, attaché au dos
Mesures (cm) : Largeur : 45 Profondeur : 57 Hauteur : 88 Hauteur d'assise : 47










Etre enfant à la Villa Cavrois


Une maison pour 2 adultes et 7 enfants

Quand la Villa Cavrois est inaugurée, en 1932, la famille comporte 7 enfants et ceux-ci ont des âges très différents, allant de 9 à 21 ans.  Quatre sont encore des enfants : les jumelles Annette et Brigitte ont 9 ans, Françis 11 ans et Paul 12 ans. Trois sont des adolescents ou même des jeunes adultes : Michel a 18 ans, Geneviève 20 ans et Jean-Baptiste 21 ans.



Fin 1923, assis dans les deux fauteuils, Paul Cavrois et son épouse Lucie Vanoutryve posent entourés de leurs 7 enfants.
Les 3 enfants habillés en sombre, plus âgés, sont ceux du premier mariage de Lucie avec Jean-Baptiste Cavrois décédé en Serbie, lors de la première guerre mondiale, le 9 novembre 1915. Jean-Baptiste (junior), debout au centre, le fils aîné, né le 18 février 1911, porte le même prénom que son père, comme c'était fréquent à l'époque. A ses côté sa sœur Geneviève, née le 12 juillet 1912. Au premier plan, à gauche, appuyé sur le fauteuil, Michel né le 1er novembre 1914.
 Les 4 enfants en vêtements plus clairs, sont ceux du second mariage de Lucie Vanoutryve avec Paul Cavrois. Sur les genoux des parents les jumelles Annette et Brigitte, âgées de quelques mois, nées le 30 mai 1923. Entre celles-ci, Françis né en 1921 et complètement à droite Paul Cavrois (junior) né en 1920, l'aîné des fils du second mariage et qui lui aussi porte le prénom de son père.


Les jumelles Annette et Brigitte posent tendrement enlacées devant la façade ouest de la Villa Cavrois. Elles sont âgées de 9 ans sur cette photo, prise en 1932.

La conception même prévoit une séparation des pièces destinées aux enfants situées dans la partie ouest du bâtiment, avec des particularités pour les adolescents. Geneviève qui se marie en cette année 1932 n'habitera pratiquement pas la Villa. Aucune chambre n'est d'ailleurs prévue pour elle, et elle dormira dans le boudoir la quinzaine de jours avant son mariage.



La salle à manger des enfants

Les enfants Cavrois ne prennent pas leurs repas avec les parents, ils bénéficient d'une salle à manger personnelle qui est plus proche de la cuisine et de l'office. Cette pièce possède un accès direct au parc par l'intermédiaire d'un escalier hélicoïdal. Elle est décorée d'un panneau représentant différents jeux.



La salle à manger des enfants de la Villa Cavrois avec le bas relief décoratif des sculpteurs Jan et Joël Martel qui représente différents jeux et activités de loisirs : tourne disque, cartes et fléchettes, raquette de tennis, quilles, cible, damier, fusil, gants de boxe, maillet et boules pour le polo et le croquet, cross de hockey, ballon, grue, caméra et patins à glace.





L'escalier hélicoïdal menant directement de la salle à manger des enfants au parc  et au passage vers la piscine et les garnis (les 3 salle de déshabillage).


Bureaux et salles d'études

Les enfants ont des salles de bains à proximité des chambres. Ils peuvent utiliser des salles d'étude (ci-dessous), mais certaines chambres comportent aussi des bureaux comme la chambre de jeune homme.





Le bassin de natation

Les loisirs ne sont pas oubliés avec en premier lieu l'existence d'une piscine extérieure non chauffée, avec plongeoirs. Trois salles de déshabillage sont situées sous l'escalier principal.



La salle de jeux

Il y a aussi une immense salle de jeux avec une estrade permettant de faire des spectacles. Sur la photo, publiée dans " Une demeure 1934 ", de la salle de jeux, on découvre un train miniature. Il s'agit d'un train électrique à trois rails de type 0 (zéro), qui a du faire la joie de Francis et de Paul.





En mars 2017, un train miniature a été réinstallé dans la salle de jeux des enfants comme à l'époque. L'essentiel  du matériel exposé est soit de la marque " Bing " (concurrent de Markling dans les années 30), soit du JdeP (Jouet de Paris, qui deviendra JEP ensuite).






La marque HORNBY est née dans les usines Meccano de Liverpool en 1920 avec des trains mécaniques en zéro (0). En 1925 apparaissent les trains électriques (110 volts puis 6 volts avec batterie) ; vers les années 1930, la marque anglaise est à son apogée avec un fantastique catalogue comprenant des locomotives réalistes, des voitures Pullman, une infinité de wagons à marchandises, des gares, etc. En France après l'installation d´un point de diffusion Meccano avant la Première Guerre mondiale, la firme s'installe en 1925 rue du Rébéval, dans le XIXe arrondissement de Paris. Le désir de créer des modèles purement français et fabriqués en France naît très rapidement et c'est dans la grande usine de Bobigny que ce désir se concrétise dès 1933.

L'alimentation en 110 volts est transformée dans un rhéostat à lampes qui abaisse la tension à 50 volts. Le courant continu passe par le rail central.


Coffret JEP avec rhéostat à lampe (1930)

L'association des Amis de la Villa Cavrois a réalisé à partir du 7 mars 2017, le projet d'exposer ce train, comme à l'époque. Avec l'aide de Francis Pourpoint, le président de l'association tourquennoise de modélisme ferroviaire Rail 59 et d'Alain François, membre de cette association et administrateur de l'association des Amis. L'identification de la marque oriente vers les modèles JEP, Meccano, Hornby ou Marcelin. 




Cette présentation est faite dans la salle de jeux du dernier étage, en lieu et place de la situation originelle. Prévue durant l'été 2016, après l'exposition " Etats de sièges ", elle avait due été reportée, en raison de la nécessaire réfection du sol.


Rhéostat à lampe de marque JEP (1930)



Quelques précisions techniques

L'utilisation directe du courant domestique 110 volts, alternatif ou continu, a été très en vogue entre les années 1910 et 1940, avec interposition d'une ampoule électrique en équilibre avec la consommation du train (et divisant la tension dans la voie par deux), et utilisation d'un rhéostat pour régler la vitesse. Ce système était dangereux, car, si le train déraillait, l'enfant, en posant inopinément la main sur la voie restée sous tension, fermait un circuit électrique parcouru par du 50 volts !

Le courant traction des premiers trains électriques était amené jusqu'au moteur de la locomotive par le rail conducteur central isolé, la locomotive étant munie d'un frotteur. Le courant qui arrive par le rail central, retourne par la masse du train et de la voie sur les traverses métalliques non isolées. Excellent, fiable, simple, ce système avait pour seul inconvénient de ne pas ressembler à la réalité, et d'obliger les locomotives représentant des types vapeur à circuler sur une voie à trois rails rappelant celle du métro.

Les normes anglaises imposent une échelle très populaire, le « 0 » (zéro), qui est au 1/43,5 de la réalité, avec une voie normale de 32 mm.

La marque HORNBY est née dans les usines MECCANO de Liverpool en 1920 avec des trains mécaniques en zéro (0). En 1925 apparaissent les trains électriques (110 volts puis 6 volts avec batterie) ; vers les années 1930, la marque anglaise est à son apogée avec un fantastique catalogue comprenant des locomotives réalistes, des voitures Pullman, une infinité de wagons à marchandises, des gares, etc. En France après l'installation d´un point de diffusion Meccano avant la Première Guerre mondiale, la firme s'installe en 1925 rue du Rébéval, dans le XIXe arrondissement de Paris. Le désir de créer des modèles purement français et fabriqués en France naît très rapidement et c'est dans la grande usine de Bobigny que ce désir se concrétise dès 1933.
JEP, la grande marque française de trains-jouets, fut fondée en 1902 sous le nom de Jouet de Paris et sous le sigle J.P. En 1929 le sigle devient JEP après avoir été, pendant quelques années, J-de-P.


La pelouse de l'allée circulaire


L'allée circulaire en 1931, avec la partie centrale de la pelouse en déclivité

Du côté nord, devant l'entrée principale, la pelouse occupe une zone en déclivité. Cette partie centrale entourée par l'allée circulaire avait été conçue pour permettre les jeux de ballons.


Des archives familiales
© Photos de Pascal Bourlart.


Dans le parc de la Villa Cavrois en 1954.






Des archives familiales, nous montrent (ci-dessus) la pratique du jeu de croquet à l'arrière de la Villa Cavrois, ainsi q'un cliché de Paul Cavrois junior (ci-dessous). 


Ci-dessous, une vue de l'intérieur de la Villa Cavrois nous fait découvrir cette scène intimiste dans la cuisine. On reconnaît Mariette Remy, la gouvernante, qui s'occupe du petit-déjeuner d'un petit enfant.


Une dernière photographie, ci-dessous, nous montre deux petits enfants Cavrois, Mariette Remy et le chauffeur devant une des voitures de la famille Cavrois, en l'occurence une traction Citroën immatriculée 78 AF 59, stationnant dans le parc côté nord, au niveau de l'allée circulaire.