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Un article dans Libération

Dans le journal Libération est paru cet article où l'on évoque la résurrection de la Villa Cavrois, et l'intérêt de visiter ce lieu parmi d'autres à Lille et alentours.


La villa Cavrois, à Croix, qui a failli finir en friche, a été restaurée à l’identique. Photo Aimée Thirion


Le Nord, tissu urbain

Extrait de l'article paru dans Libération le 7 février 2020 par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille.

Balade dans Lille et ses environs, sur les traces des vestiges architecturaux légués par l’industrie textile et ses grandes familles.

De la magnificence du textile, entre Lille, Roubaix et Tourcoing, il reste des grandes familles (les Motte, Mulliez, Prouvost et consorts) et une empreinte durable dans les pierres de la ville. Le XIXe siècle triomphant, qui sacralisa l’industrie et le commerce, inaugura une prospérité qui se prolongera durant la première moitié du XXe siècle. Si la ville de Lille s’est depuis modernisée et peut se targuer de quelques belles réalisations, comme le quartier du Bois habité, la gare Saint-Sauveur, voire Euralille, cette mémoire des grandes heures industrielles persiste. Visite.

La Villa Cavrois

Arrêt à Croix, pour la Villa Cavrois. Ah, qu’elle fut moquée en son temps, cette audace architecturale, surnommée « le péril jaune » à cause de ses briques qui évitaient l’habituel rouge… Les grandes familles la trouvaient trop voyante, un rien vulgaire pour tout dire. L’industriel Paul Cavrois avait cédé aux charmes de l’avant-garde, avec l’architecte Robert Mallet-Stevens. C’est un magnifique paquebot où la lumière est reine, à visiter absolument. Il a failli finir en friche, détruit sur l’autel des promoteurs immobiliers qui rêvaient de le remplacer par une résidence chic. L’État l’a sauvé in extremis, restauré à l’identique, et lui rachète peu à peu son mobilier, dispersé lors de la succession en 1986. Tout y est géométrie et luxe, la marqueterie de bois précieux des sols, les haut-parleurs qui diffusaient la TSF dans les pièces de vie, les salles de bains de marbre à la modernité affolante, à une époque où elles étaient encore rares. Le salon ouvre ses monumentales portes fenêtres sur le jardin à la française et son miroir d’eau, et sur la piscine, idéale pour une hygiène de vie qu’on voulait saine et sportive. On l’imagine en 1932, le jour de son inauguration, avec les invités au mariage de la fille aînée de Cavrois. Au loin, le père pouvait voir les cheminées de son usine roubaisienne de filage. Elle est encore debout, au 117 de la rue Montgolfier, mais abrite désormais le Non-Lieu, des ateliers d’artistes qui ouvrent leurs portes de temps en temps.


A visiter : La Villa Cavrois, 60, avenue Kennedy, Croix (59). Rens. : 03 20 73 47 12.

La chambre forte de la Villa Cavrois


La chambre forte dans le bureau de Paul Cavrois


Sur les plans, on découvre une pièce détournée de sa vocation première. En dimensions, celle-ci fait la profondeur de l'escalier et occupe adroitement ce qu'on désigne par " vide " sous l'escalier.



Cela nous fait penser à un placard profond dont la porte s'ouvre vers le bureau. Le plan d'époque nous montre cette pièce avec le symbole d'un sol carrelé. On y voit également la présence d'un petit lavabo, et on parvient à lire l'abréviation LAV. comme dans certaine autres pièces d'eau. 

On estime qu'il s'agissait d'un petit local, grand comme un wc, muni d'un lavabo pour s'y laver les mains avant ou après le travail. Très vite cette pièce a du s'avérer superflue et la nécessité d'un coffre est apparue plus opportune. C'est vrai que sa position est idéale et stratégique dans le bureau de Paul. Elle a donc été équipée d'une porte blindée, en faisant plus une pièce forte qu'un coffre. Il n'est pas certain que les murs soient blindés. 



Sur ce cliché, ci-dessus, pris en 1986, par Véra Cardot et Pierre Joly on devine à gauche la porte du coffre sur laquelle a été apposée un cadre.


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La Villa Cavrois, livrée en 1932 par Robert Mallet Stevens, a été restaurée après des années d’abandon. Cette magistrale construction a gardé un secret : son coffre fort (*). Qui réussira à l’ouvrir ?



(*) Il nous semble qu'il vaudrait mieux parler d'armoire ou de chambre forte.



Le " coffre-fort " fin 2014


Pour les amoureux de l’Art Déco, courant artistique et architectural caractéristique des années 30, l’achèvement des travaux sur la Villa Cavrois à Croix (59), au printemps 2015 est un moment historique. La dernière commande privée de l’architecte Robert Mallet Stevens livrée en 1932 à son propriétaire, l’industriel Paul Cavrois, a fait l’objet d’un travail considérable de restauration sachant que le bâtiment était à l’abandon depuis 1986. On suppose que c’est à ce moment et au départ des derniers héritiers Cavrois que la pièce coffre-fort a été fermée pour la dernière fois. Mais rien n’est sûr. Il est probable que la combinaison et les clés aient été perdues bien avant. Aujourd’hui le mystère reste entier quant à savoir ce que contient l’imposant coffre fort de cette pièce forte. 



Un élément que les vandales et autres saccageurs de la Villa Cavrois ne sont pas parvenu à ouvrir



Ci-dessus : L'armoire forte visible dans le bureau de Paul Cavrois, à gauche de la cheminée. Photo de Jacques Desbarbieux ©

Plusieurs métalliers ont été contactés dont le luxembourgeois Besenius, situé à Mertzig (Mäerzeg), qui est en mesure de l’ouvrir sans endommager le contenu. Le devis est à l’étude mais le maître d’ouvrage, c’est à dire l’état, semble être réticent à débourser la somme demandée.





Photo prise probablement en 1944, à la libération, après l'abandon de la Villa Cavrois par la Wehrmacht. On distingue le mécanisme disparu depuis avec une serrure à volant et clef, comme dans une armoire forte qui est composée d'une simple paroi d'acier de 2 mm minimum mais comporte des mécanismes et serrures de haute sécurité.

Merci à Robert Rebutato, président de l'association "Eileen Gray - Etoile de Mer - Le Corbusier", qui nous a fait découvrir cet article paru sur le site professionnel MetalFlash.fr : " Que contient le coffre de la Villa Cavrois ? "


A titre anecdotique, nous savons par le témoignage de Mariette Remy, la gouvernante de la Villa Cavrois que même l'armée allemande pendant son occupation du lieu durant la seconde guerre mondiale n'était pas parvenu à l'ouvrir ! Cette armoire forte contenait à l'époque l'argenterie.

Ci-dessous quelques clichés (© Jacques Desbarbieux du bureau de Paul Cavrois, pris lors d'une visite en septembre 2014, alors que la Villa Cavrois connaissait ses derniers travaux de restauration. Le coffre-fort est à gauche de la cheminée, dissimulé par un panneau de bois.






La porte blindée de la chambre forte est dissimulée derrière une autre porte, traitée comme le reste des boiseries, en poirier.