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Acquisition


Le Centre des Monuments nationaux (CMN) vient d’acquérir un ensemble de photographies, datées de 1932 et 1934, qui témoigne de l’agencement initial de la Villa Cavrois, tel que l’avait conçu l’architecte Mallet-Stevens.




Photographies du couloir nord du rez-de-chaussée, par Paul Reifenberg (1932), et de la salle à manger des enfants, par Albin Salaün (1934) © Benjamin Gavaudo / Centre des Monuments nationaux.

Dans le cadre de sa politique d’acquisition raisonnée en faveur de la villa Cavrois, véritable manifeste architectural de Robert Mallet-Stevens (1886-1945), le Centre des Monuments nationaux vient d’acheter un album de soixante-quatorze tirages photographiques originaux représentant le monument en 1932 et 1934. 

Les reportages menés successivement par les photographes Paul Reifenberg et Albin Salaün ont permis de documenter l’état d’origine du bâtiment et nous plongent dans la réalité de cette « scénographie moderne de la vie domestique » caractéristique de la démarche de l’architecte et décorateur Robert Mallet-Stevens.

Cet ensemble d’épreuves au gélatino-bromure d’argent, dont les plaques de verre originales ne nous sont pas parvenues, était conservé aux États-Unis depuis plusieurs années sans que la totalité des tirages n’aient été publiés. Parmi les treize photographies inédites qui rejoignent aujourd’hui les collections françaises, certaines rendent compte de la présence d’un spectaculaire « serviteur d’entrée », ou portemanteau, dont l’existence était jusqu’alors inconnue. 

L’album constitue donc une source documentaire précieuse pour la campagne de réameublement de la villa Cavrois, menée par le CMN depuis 2009, et qui vise à restituer l’état d’origine de cette œuvre d’art totale conçue par Mallet-Stevens.


L’ensemble des photographies doit à présent faire l’objet d’un traitement de conservation préventive avant d’être numérisé et mis en ligne, courant 2018, sur la base Regards du CMN. 

Une partie des tirages issus de l’album sera également présentée à la villa Cavrois l’année prochaine dans le cadre d’une exposition des photographies argentiques Noir & Blanc de l’agence Mallet-Stevens, provenant du fonds Jean-Louis Cohen.






Un autre article paru dans le Moniteur

Villa Cavrois : le Centre des Monuments Nationaux acquiert un album de photos vintage

Service architecture et urbanisme du Moniteur - Publié le 14/11/17

Œuvre de Rob Mallet-Stevens, la Villa Cavrois de Croix (Nord) est le sujet d’un album de photographies la représentant en 1932 et 1934. Mis en vente sur un site d’enchères et conservé depuis longtemps aux Etats-Unis, il a été acquis par le Centre des Monuments Nationaux (CMN)


© Benjamin Gavaudo / Centre des Monuments Nationaux - Vue de l'album photo acquis par le CMN

D’un caractère exceptionnel, cet album se veut révélateur d’une scénographie moderne de la vie domestique telle que voulue par Mallet-Stevens. Il constitue une source d’informations considérable pour la présentation du monument au plus près de son état d’origine. En effet, sur les 74 tirages photographiques qui le composent, 53 représentent la Villa Cavrois, ce qui en fait l’ensemble le plus important connu à ce jour. Les 21 photographies restantes concernent d’autres réalisations de l’architecte.

Ces tirages sont des épreuves au gélatino-bromure d’argent, de dimensions 18×23 cm. Ils ont été réalisés par deux photographes, Paul Reifenberg et Albin Salaün. Le reportage photographique du premier semble avoir été effectué au moment de la livraison du monument à la famille Cavrois en 1932, tandis que celui du second suggère que la villa était habitée au moment des prises de vue, vers 1934.

Treize photographies inédites permettent de mieux connaître l’agencement du monument à son origine. Ainsi l’une d’entre elles révèle-t-elle, dans le couloir nord du rez-de-chaussée, face à l’entrée des enfants, un spectaculaire «serviteur d’entrée», ou porte-manteaux dont l’existence était jusqu’alors inconnue.

L’album sera prochainement confié à une restauratrice spécialisée pour un traitement de conservation préventive, puis il sera numérisé pour être mis en ligne, début 2018, sur la base Regards du CMN.

Des archives familiales


Les photographies ci-dessous sont extraites d'un album de famille. Nous remercions Pascal Bourlart de nous les avoir communiqué. Ces clichés sont sa propriété et ne peuvent être utilisés ou reproduits sans son accord. Nous le remercions également pour l'aide apportée à l'élaboration des légendes.

Ces vues nous donnent une image vivante de la Villa Cavrois, ce qui a tendance à être éclipsé devant son importance architecturale. Témoignages précieux de scènes quotidiennes, elles sont exceptionnelles.



La photo ci-dessus a été prise en 1954. On remarque l'absence du miroir d’eau qui a été comblé par les Allemands durant la deuxième guerre mondiale. On constate que la pergola de la terrasse supérieure est encore complète. Plus tard cette pergola fut démontée partiellement, dans sa partie située à l'est, pour laisser pénétrer la lumière dans les locaux transformés en appartements.


Ci-dessus : la Villa Cavrois photographiée également en 1954. On remarque cette fois que quelques éléments de la partie est de la pergola ont été déposés. Parmi les joueurs de croquet, au premier plan à droite, Mariette Remy, la tante de Pascal Bourlart. Elle était employée comme gouvernante de la famille Cavrois.

Ci-dessous sur la pelouse de la Villa Cavrois la même partie de croquet, Mariette Remy est au premier plan à gauche. On remarque a l'extrémité gauche la barrière de la piscine.





Mariette Remy tient ici dans ses bras un petit enfant Cavrois surnommé Noirmouche.


Georges Leleux et son épouse Mariette Remy sont ici photographiés dans le parc de la Villa Cavrois en 1954. Georges Leleux, qui était maçon avant son mariage, a ensuite été employé comme valet de chambre et majordome par la famille Cavrois, jusqu'en 1958, puis par épisodes de 1958 à 1960. Tous deux travaillaient souvent tard et accompagnaient les Cavrois lors de leurs vacances à Bauquemarre dans le Calvados, ou à Hardelot, où à Ypres où les Cavrois avaient d'autres propriétés.


Paul Henri Cavrois, petit fils de Paul Cavrois, est ici photographié, en 1954, au pied du grand escalier situé du côté sud de la Villa Cavrois.



Ci-dessous, une vue de l'intérieur de la Villa Cavrois nous fait découvrir cette scène intimiste dans la cuisine. On reconnaît Mariette Remy qui s'occupe du petit-déjeuner d'un petit enfant.



Ci-dessus Mariette Remy est ici photographiée en 1937 dans la roseraie de la Villa Cavrois. Elle avait été embauché en 1936, à l'âge de 16 ans, suite à la recommandation de la famille Motte que les Cavrois avaient rencontrés à Houtaing, dans leur domaine de la Berlière en Belgique.

Elle devait cuisiner, s’occuper du linge de maison, du ménage en général, tenir à jour les livres des rendez-vous et des tenues vestimentaires de Madame Cavrois. Elle notait dans un agenda les repas des diners qui avaient été donnés, car il fallait éviter de faire deux fois le même plat pour les invités. Bien que les Cavrois eussent des filatures et des couturiers, c’est Mariette Remy qui devait faire la couture du ménage. Elle commandait aux jardiniers des Cavrois les légumes pour les plats mais elle allait aussi au marché pour d’autres courses. Elle s'occupait également des enfants et petits enfants. 

On la retrouve sur les clichés suivants parmi d'autres membres du personnel attachés à la Villa. Ci-dessous : une première vue prise en 1937 dans le parc de la Villa Cavrois.


Les deux clichés suivants ont été pris à Hardelot, en 1937, lors des vacances de la famille Cavrois. On y retrouve plusieurs membres du personnel, on s'aperçoit du nombre conséquent de ceux-ci.



Cet autre cliché, ci-dessous, est également pris à Hardelot l'année suivante, en 1938. On retrouve, à côté d'une cabine de bains, au pied de la dune, le petit chien fox terrier avec des membres du personnel de la famille Cavrois.


Une dernière photographie, ci-dessous, nous montre une des voitures de la famille Cavrois, en l'occurrence une traction Citroën immatriculée 78 AF 59, stationnant dans le parc côté nord, au niveau de l'allée circulaire. On distingue au fond la maison du gardien. Sont visibles, outre deux petits enfants Cavrois, Mariette Remy et le chauffeur.


Ce dernier cliché montre 3 petits enfants Cavrois au Mont Saint Michel. Ils ne peuvent se douter que la Villa Cavrois deviendra, 60 ans plus tard, un monument historique au même titre que ce Mont Saint Michel !


Georges Leleux et Mariette Remy-Leleux ont connu la Villa Cavrois lors de l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Ils se souviennent que les militaires n'avaient jamais réussi à ouvrir l'armoire forte. Celle-ci dissimulée derrière une porte dans le bureau de Paul Cavrois contenait entr'autre l'argenterie. Ils ont également le souvenir d'avoir retrouvé éparpillée dans le parc une quantité de bouteilles de vin vides consommées par la soldatesque allemande, et provenant de la cave des Cavrois.
Ils se souviennent tous deux d'avoir assisté aux transformations de la Villa Cavrois après guerre.
Mariette Remy-Leleux pouvait retourner une fois par mois en Belgique, un rare instant pour elle-même. Elle et son mari étaient occupés à plein temps. Georges faisait le service en smoking queue de pie lorsqu'il y avait des réceptions. Tous deux étaient très appréciés, ce que confirme des lettres échangées lors de moments douloureux et que nous avons pu consulter.