Article paru dans La Croix le 30 janvier 2014
Bilan d’une année faste…
9,2 millions de visiteurs ont passé en 2013 le seuil de l’un
des quelque cent monuments placés sous la tutelle du Centre des monuments
nationaux. Un record, avec une augmentation de 2 % par rapport à 2012. Dont 47
% pour la seule capitale, avec presque 1,8 million d’entrées à l’Arc de
triomphe, et plus de 1 million à la Sainte Chapelle. Une hausse de
fréquentation que le président du CMN explique notamment par le succès de
plusieurs opérations et manifestations exceptionnelles : la réouverture des
châteaux de Champs-sur-Marne et de la Motte-Tilly, l’ouverture de la Villa
Cavrois lors des journées du Patrimoine, les expositions à l’abbaye de
Montmajour et Pinault à la Conciergerie à Paris.
Voilà pour le bilan, que Philippe Belaval juge « satisfaisant
», à l’heure de la crise et de la stagnation de la fréquentation dans d’autres
lieux culturels. En revanche, le Mont-Saint-Michel, avec une fréquentation en
baisse (1,2 million) souffre toujours de ses difficultés d’accès, réelles ou
supposées, avec une longue grève des personnels d’accueil qui a lourdement
obéré ses résultats.
…et perspectives
La gestion de deux monuments importants, le fort de
Brégançon et l’Hôtel de la Marine à Paris, vient d’être confiée au CMN. De
multiples partenariats sont annoncés, avec le château de Versailles pour une
exposition au palais du Tau à Reims : « Les sacres royaux, de Louis XIII à
Charles X », avec l’Orchestre de Paris pour une programmation de dix concerts «
Monuments en Musique », mais aussi avec le printemps de Bourges, la
Comédie-Française ou le Théâtre de l’Odéon… La politique de « Monuments au vert
» se poursuit, avec notamment la restauration du parc d’Azay-le-rideau.
Bonne nouvelle, les droits d’entrée aux monuments
n’augmenteront pas, pour la seconde année consécutive, afin de préserver la
dimension de « sorties en famille » accessibles.
Est également prévu, à court terme, le déménagement de
l’administration du CMN, qui quitterait notamment l’hôtel de Sully pour se
regrouper sur un seul site, « de préférence dans Paris intra-muros ».
Les grands projets
Le fort de Brégançon, jusqu’ici résidence d’été des
présidents de la République, sera ouvert de manière expérimentale à partir du
26 juin prochain, et jusqu’à la Toussaint. Cette forteresse enclavée, desservie
par une route hors norme traversant une propriété privée, qui demande une mise
en conformité à la législation pour l’ouverture au public et ne sera pas
immédiatement accessible aux personnes handicapées, restera utilisable pour des
événements présidentiels, comme le château de Rambouillet. On pourra y voir,
outre la très belle vue sur le Var et les îles du Levant, les « traces » de la
vie présidentielle, grâce à des expositions de photos et à la présentation de
pièces du mobilier national, notamment apportées par le couple Pompidou.
L’hôtel de la marine, place de la Concorde à Paris, qui sera
libéré à la fin de l’année 2015 par le ministère de la marine, devrait être
ouvert au public en 2016, comme un « hôtel historique meublé » notamment ses
salons, galeries et terrasse « sans aménagements majeurs », tout en conservant
« la trace » de son passé de commandement naval, tandis que la partie arrière
serait convertie en bureaux et boutiques.
Par ailleurs, les travaux de restauration se poursuivent au
Panthéon, qui connaîtra sans doute une cérémonie républicaine de
panthéonisation dans l’année à venir. Une bâche « œuvre d’art », dont le thème
sera dévoilé le 21 février prochain, recouvrira bientôt le lanternon, la
coupole et les colonnades. Une exposition célébrera également, après
Jean-Jacques Rousseau et Jacques Germain Soufflot, le 100e anniversaire de
l’assassinat de Jean Jaurès (juillet 2014).
Les anniversaires
2014 sera aussi une année très royale, avec, outre
l’exposition de Reims, la célébration en plusieurs lieux du 8e centenaire de
Saint-Louis : à Aigues-Mortes, en Anjou, à la Conciergerie à Paris, à
Vincennes. À noter également le 200e anniversaire de Viollet-le-Duc, qui sera
marqué à Carcassonne et au château de Pierrefonds.
Guillemette de la Borie