Richard Klein a présenté, après Paris, son nouvel ouvrage consacré à Robert Mallet-Stevens, dans le cadre de la superbe bibliothèque de l'Ensait à Roubaix, le jeudi 6 novembre 2014.
Robert Mallet-Stevens (1886-1945) a été l’un des principaux
acteurs de la rénovation de l’architecture et des arts décoratifs en France.
Auteur d’édifices majeurs, tels la villa Noailles à Hyères, la villa Cavrois à
Croix ou tous les hôtels particuliers bordant la rue qui porte son nom à Paris,
il fut aussi un infatigable animateur de la scène moderne. Entre le début des
années 1920 et le tournant des années 1930, sa notoriété n’a d’égale en France
que celle de Le Corbusier. Architecte, décorateur, concepteur de meubles et de
boutiques, d’aménagements intérieurs et de décors de cinéma, Robert
Mallet-Stevens, en incarnant l’association de l’architecture et des arts
appliqués en France, occupe une place à la fois emblématique et singulière dans
l’histoire de l’architecture moderne. À sa mort, son œuvre tombe dans l’oubli
jusqu’au milieu des années 1970. Les premiers travaux universitaires comme la
rétrospective qui lui est consacrée par le centre Pompidou en 2005 montrent que
la variété de l’itinéraire et des projets de Mallet-Stevens lui a permis
d’aborder toutes les dimensions de la modernité pendant les années où artisanat
et industrie cohabitent dans les expériences construites.
Cet ouvrage propose un regard nouveau sur Mallet-Stevens en
insistant sur la pluralité de ses activités. La figure du dandy a en effet
souvent occulté celle du travailleur : Mallet-Stevens écrit beaucoup,
renouvelle l’architecture par le dessin, conçoit des décors de cinéma et de
multiples devantures de magasins ; il expose régulièrement des bâtiments
éphémères, enseigne et, au sein de l’UAM (Union des Artistes modernes),
ambitionne de démocratiser les arts décoratifs modernes. L’homme comme le
créateur retrouve ici toute sa stature.