Au parfum


La Villa Cavrois est redevenue une demeure bien vivante


La demeure s'enrichit régulièrement de nouveaux meubles ou objets. En novembre 2017, c'est un second luminaire industriel qui a rejoint le hall-salon, tandis que 3 flacons de Jean Luce venaient agrémenter le boudoir de Lucie Cavrois-Vanoutryve. 

Voilà des bonnes raisons de revenir régulièrement en dehors des expositions sans cesse renouvelée.

Après la manifestation de l'association " Portraits de Territoire ", une autre a dévoilé en 2018 des clichés inédits de la Villa Cavrois.

Plusieurs éléments décoratifs sont des créations de membres de l'Union des Artistes Modernes, comme Jan et Joël Martel, Jean Luce, Jean Prouvé, etc



Les frères Martel

Depuis d'autres animaux sont venus faire un tour dans les parages : un chat, un moineau ... ils ne sont pas ensemble pour faire bon ménage. 

Mais ces deux sculptures dues aux frères Jan et Joël Martel sont là pour rappeler l'importance de leur art au service de l'œuvre de Robert Mallet-Stevens.


Jean Luce



Ces deux flacons de parfums et le poudrier sont de Jean Luce. Les bouchons sont en bois de macassar. Cet essence de bois fait partie des ébènes, un matériau très utilisé à la période Art déco.


Début 2018 les flacons ont été modifié et la vasque déplacé en attendant de pouvoir sécuriser la présentation.


Jean Luce est né à Paris le 25 mal 1895. Il n'est passé par aucune école d'art, mais a eu sous les yeux, dès sa jeunesse, les objets en céramique que vendait son père dans la vieille maison qu'il avait reprise en 1888. Bien décidé à rénover les « services de table », Jean Luce dessine modèles et formes et installe, en 1923, rue la Boétie, l'actuelle maison dont, à partir de 1931, il assure la direction.

Jean Luce expose pour la première fois en 1911, au musée Galliera, à partir de 1913 au Salon d'Automne et participe à toutes les expositions de la Société des Artistes Décorateurs ainsi qu'aux expositions d'art décoratif organisées en France et à l'Étranger. Membre du Jury aux Expositions Internationales de 1925 et 1937, Président de la classe de Céramique et Verrerie de la future Exposition des Arts et embellissements de la vie, ancien Président de la Société des Artistes Décorateurs, ancien Membre du Comité Technique de la Manufacture de Sèvres, Jean Luce est professeur au Collège des Arts Appliqués de la rue du Petit Thouars.



Jean Luce a des pièces au Musée des Arts Décoratifs et dans divers musées à l'Étranger. Il a dessiné les modèles de porcelaine et de verrerie pour le Normandie, qui restent en usage sur les bateaux de la Compagnie Générale Transatlantique ainsi que le service de la Ville de Paris destiné à l'Hôtel de Lauzun et celui du général Eisenhower pour le S.H.A.P.E.

Jean Luce est Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1937. Dès 1911 Jean Luce a entrepris de rénover le décor de la table. Cette initiative paraît répondre à la plus élémentaire logique et cependant elle exigeait, et exige encore, une certaine audace : les assiettes, les couverts de luxe ou modestes, restent, souvent encore, au milieu de meubles, objets, tissus modernes, de désuets pastiches des styles anciens. Parce qu'il était convaincu de la nécessité de cette rénovation, Jean Luce est devenu créateur de modèles.

Bien qu'il n'ait jamais été fabricant il s'est initié à tous les secrets du métier et s'est efforcé toujours de concevoir dessins et formes (dont il modèle lui même les éléments essentiels) répondant avec aisance aux exigences techniques. Il s'est simultanément attaqué aux problèmes de la forme et du décor harmonisant les unes et les autres avec un constant souci de pureté, de raffinement et aussi d'aimable rationalisme.

Ainsi il a, peu à peu élaboré un style définitivement marqué par sa personnalité et ses goûts, style dont la primauté est, en ce domaine de la table, unanimement reconnue. Les assiettes ont été doucement évasées en galbe incurvé, soupières et légumiers dépouillés de toutes complications ornementales ont trouvé dans une logique soumission fonctionnelle une élégance de volumes et de rythmes.

Le Marly a souvent perdu son décor au profit d'un motif central ou posé entre creux et bord. Motifs exécutés à la main, au pochoir ou à l'écran de soie, d'après des dessins d'un graphisme léger, naturaliste ou linéaire, l'or étant traditionnellement réservé pour les services de luxe en blanche porcelaine.

Pour harmoniser les différents éléments de la table, Jean Luce a étendu ses recherches à la verrerie et enfin pendant quelques années il s'est intéressé activement à la faïence et aux objets utilitaires.

André Salomon




Ce second luminaire, ci-dessus, a rejoint le hall-salon de la Villa Cavrois en novembre 2017, quelques mois après un premier, ci-dessous, grâce au même généreux donateur.