Tant pis, nous allons jouer les Caliméro. Mais, comme on
dit, il fallait que ça sorte, que nous partagions notre agacement avec nos
lecteurs. Hier matin, nous étions conviés à une visite de chantier de la villa
Cavrois, à Croix, la dernière, probablement, avant l’inauguration du lieu. Et
là, surprise, notre photographe a été prié de faire demi-tour. Verboten !
Pas
de photo ! Pas de vidéo !
Dans l’absolu, les lieux n’ont pas tant changé depuis la
dernière fois où nous avions pu les visiter. Mais sur le fond et sur la forme,
ça agace. Voilà plus de 30 ans que nous nous intéressons à la villa Cavrois,
chef-d’œuvre de l’architecte Robert Mallet-Stevens qui a failli disparaître
corps et biens. Qui a donné un écho aux défenseurs du patrimoine quand ils
s’inquiétaient du sort réservé à ce paquebot de béton paré de briques jaunes ?
Qui était là en 1990 pour annoncer la naissance de l’association de sauvegarde
de la villa ?
Certes, nous n’inverserons pas les rôles : ce n’est pas avec
notre argent de poche que des travaux ont pu être entrepris. Heureusement que
le Centre des monuments nationaux a fini par prendre les choses en main. Les
millions, on les lui doit. Donc on les doit à l’État, donc aux millions de
contribuables français. Mais, justement, la villa est devenue un bien public
qu’on doit pouvoir montrer à tout un chacun, sans filtre.
Ce n’était vraiment pas agréable de se prendre la porte de
la villa sur le coin du nez. Maintenant, que le Centre des monuments nationaux
se rassure : nous ne resterons pas fâchés. Et nous viendrons bien volontiers le
jour de l’inauguration. Avec des appareils photos