La villa est par nature superficielle. Entre folie et lubie.
Au contraire du pavillon, au nom utilitaire et fonctionnel. Au
contraire de la résidence secondaire, dénomination bcbg* et " fiscalisée ",
déjà bien ennuyeuse, La “ Villa ” fleure la villégiature, la sérénité,
bref le dépassement des contingences. La villa est éphémère, Ce n’est
pas un monument intemporel, plutôt une folie. Résultat d’une réussite
sociale. Elle est faite pour briller au soleil. elle vise l’instant
immédiat. la contemplation du “ moment ”. Pourtant de la Villa Savoye à la
Villa Cavrois, certaines, forcent le destin, et contre toute attente,
alors que la démolition était proche, ces lubies locales acquiescent
l’universalité à travers le classement de “ l’inventaire supplémentaire ”.
Classement qui sanctuarise pour toujours, ce qui n’était que rêve
excentrique. Prototype atypique, ainsi devenu représentatif d’une
époque, d’un courant de pensée.
*bcbg = bon chic, bon genre
Extrait de : Du local à l’universel, puis de l’universel à
l’effacement, le destin de l’architecture contemporaine (au sujet d'Expo
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